Un regard sur la Ville

Qu’est-ce qu’une ville durable ?

Quand urbanisme et conscience environnementale se croisent, cela donne l’urbanisme écologique, encouragé par le Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie. Ce concept, daté du milieu des années 1990 mais concrétisé par le Comité des Régions en 2012, doit se matérialiser dans les villes de demain, baptisées villes durables ou « éco-villes ». Alors, réalité ou utopie ? Qu’en est-il actuellement des enjeux et de la mise en application de ces beaux principes ?

Une promesse citoyenne

S’il n’existe pas encore de ville 100 % « écologique » en France, une dizaine de métropoles sont en mesure d’invoquer des réalisations exemplaires en matière d’urbanisme durable : c’est notamment le cas de Bordeaux (éco-quartier Ginko – photo vignette), Lyon, Marseille, Nice ou encore Issy-les-Moulineaux en région parisienne. Nantes et Strasbourg ont aussi différents projets d’éco-cité et éco-quartier à leur actif.

La ville durable a pour ambition de répondre à 4 enjeux : concevoir la ville à échelle humaine (quartiers) et globale, prévoir des transports en commun permettant de réduire l’émission de gaz à effet de serre, et préserver la biodiversité urbaine (parcs et espaces verts). D’autres aspects techniques de l’aménagement durable sont à noter, tels que le tri des déchets, la gestion de l’eau, l’utilisation des énergies renouvelables… Les éco-cités peuvent aussi proposer des innovations technologiques dans le sens de ces initiatives.

Un plan d’action véritable

Présenté au Conseil des Ministres en 2008, le plan Ville durable est censé promouvoir et favoriser l’émergence d’une nouvelle façon de concevoir le monde urbain : la construction et la gestion de la ville doivent respecter les principes du développement durable. Plus concrètement, cela est rendu possible par diverses politiques d’aménagement (éco-construction) mais aussi par la diffusion des « bonnes pratiques » auprès des habitants.

En 2011, un appel à projets intitulé « Éco quartiers » a mobilisé et distingué plusieurs villes françaises, avec un palmarès de pas moins de 28 lauréats dont les villes citées plus haut. Si restaurer et valoriser la nature en ville fait partie des actions prioritaires, le défi de l’éco-cité est aussi et avant tout de s’imbriquer avec le bâti et les patrimoines existants. Un projet aux objectifs ambitieux, et pour le moins complexe à réaliser entre l’intention et la mise en oeuvre.

Le 9 janvier 2014, le Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault, a confié à Roland Peylet, Conseiller d’Etat et Président adjoint de la section des travaux publics, une mission relative à la ville durable, qui doit rendre ses conclusions en avril 2014 : le but est de coordonner les initiatives gouvernementales dans ce domaine, préfigurer la création d’un Institut de la Ville Durable qui permettrait de réunir tous les intervenants tels qu’Etat, collectivités, entreprises, société civile.

Dans les villes du futur

Mais quelle est la raison d’être des villes durables, sinon améliorer la qualité de vie des citadins ? Ce plan n’est-il pas lié à la « mode » de l’écologie ainsi qu’à des motivations économiques ? Sans doute. Mais au-delà de ces aspects triviaux, pour en comprendre le bien-fondé, il faut imaginer que d’ici 2050 la population mondiale devrait atteindre plus de 9 milliards d’habitants, contre 7,2 milliards en 2013.

La gestion des ressources, des transports et de toutes les activités humaines deviendra alors primordiale. En attendant, l’écologie industrielle (transformation des déchets en énergie) et les quartiers durables gagnent du terrain, même si leur développement s’est avéré difficile.

Du reste, bien des enjeux sont encore négligés comme l’agriculture urbaine, la gestion dans la durée et le comportement des usagers… Faut-il rappeler que durable veut dire responsable en premier lieu ?

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